Le marché de l’art sous le regard de Philippe Davet
Originaire de Genève mais avec des racines fribourgeoises, Philippe Davet s’est frayé un chemin singulier vers le monde de l’art. Comptable de formation, titulaire d’un brevet fédéral, il a d’abord fait ses armes dans les métiers fiduciaires avant de répondre à l’appel de sa passion pour l’art. Il a également exploré l’art contemporain et l’art aborigène, enrichissant ainsi sa compréhension des différents courants artistiques. Aujourd’hui, il travaille aux côtés de Marc Blondeau, conseiller d’art reconnu, pour accompagner les collectionneurs dans l’achat et la vente d’œuvres d’art, couvrant une période allant de 1780 à nos jours.
Un métier d’expertise et de passion
Interrogé sur son rôle de conseiller, Philippe Davet a décrit un métier qui repose sur une expertise pointue et une connaissance approfondie de l’histoire de l’art. « Nous apportons une expérience et une compréhension des mouvements artistiques du XXe siècle », a-t-il souligné. Cette valeur ajoutée est essentielle dans un marché complexe où l’acquisition ou la cession d’œuvres d’art requiert un œil exercé et une analyse rigoureuse.
L’accompagnement qu’il propose à ses clients ne se limite pas à des transactions. C’est un véritable travail de conseil personnalisé, qui demande de saisir les sensibilités des collectionneurs tout en tenant compte des réalités du marché : il ne s’agit pas seulement de répondre à une demande, mais d’anticiper leurs besoins, de cerner leurs aspirations et d’enrichir leur collection de manière cohérente et significative. Cet accompagnement repose également sur une analyse fine des réalités du marché, qu’il s’agisse des tendances actuelles, de la valeur des œuvres ou des dynamiques des enchères et des galeries. Cette dualité, entre personnalisation et connaissance des mécanismes du marché, constitue le socle d’une relation de confiance entre l’expert et le collectionneur. Cette approche reflète parfaitement la philosophie de Blondeau & Cie, où l’expertise technique s’allie à une véritable sensibilité artistique. Chaque œuvre est étudiée avec un regard pointilleux, chaque choix est justifié par une réflexion stratégique et esthétique. L’objectif est de créer de la valeur, non seulement financière, mais aussi culturelle et émotionnelle, tout en garantissant des décisions éclairées.
Un marché en transition
Philippe Davet a également livré son analyse du marché de l’art actuel. Après une forte croissance entre 2000 et 2023, marquée par une flambée des prix et un engouement général, le marché semble aujourd’hui marquer un ralentissement. « Depuis l’année passée, on observe un tassement », a-t-il noté. Bien que 2025 reste encore incertaine, cette évolution invite à la prudence et à une réévaluation des tendances. Selon lui, l’époque où le marché se caractérisait par des mouvements clairs et dominants semble révolue. « Il y a moins de tendances aujourd’hui », a-t-il constaté, tout en ajoutant que les collectionneurs se tournent de plus en plus vers des valeurs sûres. Cette quête de stabilité témoigne des bouleversements récents dans l’économie globale, mais elle reflète aussi une volonté de recentrer les choix sur des artistes et des œuvres emblématiques.
Au-delà de son expertise, Philippe Davet a su captiver son auditoire par sa réflexion nuancée et son approche humaniste de l’art. Il a démontré que le marché de l’art ne se résume pas à des chiffres ou à des transactions, mais qu’il s’agit avant tout d’un espace où l’histoire, la culture et la sensibilité se croisent.
Thierry DIME